Litige autour du projet de centre commercial Maharepa
La Fédération Tahei Auti Ia Moorea apporte son soutien total à la société EIMEO ainsi qu’aux deux riverains qui ont déposé un recours visant à faire annuler le permis de construire délivré le 6 septembre 2023 à la société SOGIL, dirigée par M. Louis Wane, pour la construction d’un vaste centre commercial à Maharepa (Moorea).
La fédération tient à rappeler :
• Son opposition résolue à ce projet commercial démesuré
Le projet prévoit la construction d’environ 13 800 m² de bâtiments (supermarché, galerie marchande, bureaux, parkings) sur un terrain auparavant entièrement boisé de 51 000 m², entraînant une artificialisation massive du site.
• Que cette opération a pourtant été interdite par l’Autorité polynésienne de la concurrence
Le groupe Wane a engagé ce projet en violation directe de la décision de l’APC du 23 juin 2022, qui avait interdit cette implantation commerciale en raison d’un risque grave d’atteinte à la concurrence.
• L’existence d’irrégularités majeures dans l’instruction du permis
La fédération, la société EIMEO et les riverains dénoncent notamment :
- un dossier de permis incomplet et imprécis (note descriptive sommaire, notice paysagère trompeuse) ;
- l’absence d’une analyse sérieuse du trafic ;
- une étude d’impact environnemental insuffisante, malgré une zone classée en risque rouge pour les submersions et inondations ;
- un examen du dossier manquant d’impartialité, laissant penser à un traitement de faveur accordé au groupe Wane.
• Les dangers graves que ferait peser ce projet sur les habitants
En remplaçant une zone végétalisée par de grandes surfaces bétonnées, le projet créerait un effet barrage déviant les eaux pluviales ou marines vers les habitations. Il mettrait directement en danger les résidents de Maharepa en cas de fortes pluies, d’houle cyclonique ou de submersion.
• Que le tribunal administratif a déjà reconnu des irrégularités
Le tribunal a relevé une irrégularité majeure liée à l’étude d’impact insuffisante et a accordé à SOGIL un délai de 4 mois pour compléter le dossier, faute de quoi le permis pourrait être annulé.
La fédération et les requérants se félicitent de cette première décision et réaffirment que :
- le projet demeure dangereux pour les riverains,
- il constitue une menace grave pour la concurrence à Moorea,
- et il contrevient à une interdiction explicite de l’Autorité polynésienne de la concurrence.