L’affaire Tema’e, l’historique

La plage de To’atea est un lieu emblématique de Mo’orea. 1 km de sable blanc et un lagon clair sont un rendez vous familial, amical, habituel de la population de l’île. Aussi loin que remonte la mémoire des habitants de Mo’orea, quelque soit les propriétaires, ce lieu est resté accessible au public.

Il n’est pas loin le temps où :
« À l’époque avec mes tantes, on se déplaçait en tombereau ou en calèche. To’atea était un lieu privilégié où les familles se retrouvaient… On étalait les palmes de ni’au à l’ombre des grands tumu ‘Ati qui bordaient toute la plage ; là on déposait tout ce qu’on avait amené à partager avec tous.
Au Matahiti ‘Āpi, on se retrouvait tous sur cette plage, To’atea. On s’y baignait, laissant partir dans l’océan tous les pe’ape’a de l’année passée. Le nom de Tema’e indiquait surtout le village, ou le motu. Les habitants du village Tema’e avaient des cabanes de pêcheurs sur le motu. La plage et le motu n’étaient pas habités alors, c’était trop éloigné de la rivière (cours d’eau enfermée sous buse aujourd’hui depuis les aménagements du golf).
J’ai connu les premiers qui ont construit une maison sur le motu et cultivé un fa’apu. »

Des générations successives d’enfants y ont appris à nager, à pêcher, à naviguer, à jouer tout simplement. Des générations successives de parents, de grands-parents en ont fait un espace commun partagé, lieu de rencontres à certaines périodes de l’année. Depuis son acquisition par le Cheik Enany, la plage de TO’ATEA (Tema’e) est restée accessible au public.

La Commune de Mo’orea-Maiao a marqué ce lieu d’une emprise réservée avec le le projet d’en faire un parc public pour la population. Ce qui signifie qu’en cas de vente, elle peut faire usage de son droit de préemption sur cette emprise (achat d’une parcelle à un prix que fixe le Tribunal Foncier de Polynésie)

Les héritiers du Cheik mettent le domaine en vente, plus de 50 hectares, dont la plage et sa cocoteraie. Et en 2021, Louis Wane rachète l’ensemble du domaine Enany pour créer un complexe hôtelier, contigu au Sofitel qui lui appartient déjà. Pour ce faire, il crée une nouvelle société, qui lui permettra, entre autres, de bénéficier de défiscalisation, crédits d’impôts etc (ce type d’aides est financé par de l’argent public, le nôtre donc).

C’est l’intervention du Territoire qui va bousculer les consciences.

En effet, le gouvernement de Mr Fritch décide de créer à cet endroit une Zone de Développement Économique Prioritaire, la Polynésie rachèterait un rectangle, environ 17ha, dont la plus grande partie boueuse et régulièrement inondée, à l’arrière de la plage « officiellement publique » ( c’est à dire : 160m de long, douches, toilettes, espace pétanque et pirogues). Il décide d’y créer une route d’accès côté aéroport sur la zone qui devra obligatoirement être remblayée, un parking, et un parc public.

Nous comprenons alors qu’il s’agit d’abandonner l’emprise réservée, la cocoteraie et notre belle plage à quelques touristes privilégiés…
Et de faire l’aumône à la population de « l’aménagement » d’un parc public … Et tout ceci coûterait, à nous tous, Polynésiens, une somme astronomique, bien plus que le rachat de l’actuelle cocoteraie (lire l’article « les habitants contre-attaquent » – à suivre).

MO’OREA S’EST LEVÉE

Mo’orea dont les habitants ne disposent que de 3 plages publiques :
TO’ATEA (Tema’e), TAHIAMANU et TIAHURA (à peine 2 mètres de plage selon la marée). C’est la cérémonie de Tāhei ‘Autī ia Mo’orea qui créera la Fédération du même nom. Et c’est au nom de toute cette population réunie que la Fédération agit.

Tu veux plus de détails, voici les articles de notre page Facebook et des médias de la place concernant l’affaire Tema’e.
Utilise la recherche si tu souhaites trouver une information précise.

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